Traduction

dimanche 23 décembre 2007

"Il faut absolument anéantir le peuple kurde si l’on souhaite vivre en paix"

Les Kurdes constituent un peuple de 30 à 40 millions d’individus, un peuple qui dérange de par son importance numérique et de par sa localisation géographique.

Comment se débarrasser de ce peuple ? Il pourrait exister deux solutions.

La première solution serait d’essayer de les assimiler, c’est-à-dire leur faire oublier leur passé, leur culture et leur langue. Des expériences de telle nature ont déjà vu le jour sous différentes dénominations telles que la « turquisation, l’arabisation ou la persisation ». Cependant, les Kurdes présentent une caractéristique qui rend ces politiques d’assimilation inefficaces. Les Kurdes sont têtus, ce qui est en réalité une qualité et non pas un défaut dans un tel contexte. Finalement, la première solution pour mettre un terme à l’existence des Kurdes, qui dérangent tant le monde entier, est peu satisfaisante.

La seconde solution demeure celle qui est actuellement appliquée. On pourrait l’appeler la solution « hard ». En 1915, les Arméniens ont eu droit à une telle solution que l’on qualifie, aujourd’hui, de génocide arménien. A cette époque, les Kurdes allaient aussi connaître le même sort que leurs amis arméniens mais l’assimilation avait été préférée du fait de l’importance numérique des Kurdes. Aujourd’hui, il semblerait que les dirigeants turcs soient de plus en plus favorables à la solution « hard » pour en finir avec les Kurdes. Aujourd’hui, cette dernière consiste à faire des frappes chirurgicales en lâchant des centaines de tonnes de bombes sur le Sud du Kurdistan (Kurdistan irakien). Bien entendu, ces frappes aériennes sont tout à fait « légales » au niveau international car ce sont des frappes « très ciblées ». D’après l’Etat major turc, les seules cibles touchées sont les méchants membres du PKK. Par conséquent, il est du devoir de la communauté internationale de soutenir vivement la toute « puissante armée » turque dans sa lutte contre l’existence d’un peuple qui mettrait en péril la paix mondiale. En d’autres termes, il faut exterminer ce peuple qui a un passé trop riche et qui concentre trop de ressources naturelles sur sa zone de peuplement. Un tel peuple dérange car il souhaite obtenir son indépendance et se réapproprier ses richesses naturelles en mettant place une structure étatique embryonnaire. L’exemple de la ville de Kirkouk illustre parfaitement ce cas de figure.

Chers lecteurs, sachez que le peuple kurde est aussi constitué d’êtres humains comme les autres peuples. Il s’agit d’un peuple qui ne souhaite qu’une seule chose: pouvoir bénéficier de ces droits naturels comme tout le monde. Si vous estimez que c’est une revendication illégitime et que les Kurdes n’ont pas le droit de coexister avec les autres peuples, il faut le dire ouvertement. Ils n’ont pas besoin des bombes turques. C’est un peuple qui sait mettre fin à son existence en toute dignité, c’est-à-dire disparaître honorablement. Si ce peuple a su exister et résister aux oppressions des Etats barbares, c’est parce qu’il était convaincu que le droit à l’existence en tant que peuple était un droit fondamental pour la communauté internationale.
Le silence de l’opinion publique internationale face aux attaques turques n’est qu’une négation évidente de ce droit.

lundi 5 novembre 2007

Qu’auriez-vous préféré ?

A) Le PKK aurait dû tuer les 8 soldats turcs pris en otages pour éviter à la Turquie l’humiliation.
Traduction: "Je ne suis pas content que les soldats soient libérés" .
Propos du ministre de la justice
B) Les soldats turcs et les combattants du PKK devraient se serrer plus la main pour mettre un terme au conflit kurdo-turc. (cf: photo ci dessus)

Lors d’une attaque des combattants du PKK il y a deux semaines, l’armée a subi un coup fatal. Une dizaine de soldats ont trouvé la mort et de nombreux soldats ont été blessés. L’aspect le plus humiliant de cette attaque pour la « toute puissante armée » turque était l’enlèvement de 8 soldats. Dans le jargon de l’Etat-major turc, il ne faut surtout pas parler « d’enlèvement », il s’agit plutôt « d’une perte de contact ». Autre erreur à ne pas commettre dans le jargon militaire turc: En cas de libération, le terme de « retour » est plus approprié. On voit à quel point la richesse et la finesse de la langue turque permet d’exprimer la « vérité » avec une précision linguistique inimaginable.

La « toute puissante armée » de Mustafa Kemal, comme on vient de le voir, est très douée pour mettre en place un jargon sophistiqué mais malheureusement elle semble encore incapable de former des soldats prêts à mourir pour la nation. En d’autres termes, les soldats turcs ne sont assez formés militairement et mentalement pour défendre l’honneur de la nation turque.

Les « méchants » combattants du PKK ont pris conscience de cette malheureuse faiblesse de l’armée turque et l’exploitent abondamment à travers leurs moyens de communication. La libération des 8 soldats est perçue comme une atteinte à la dignité de la nation turque. Toutes les personnes impliquées dans cette affaire de libération vont être entendues par la justice turque. D’ailleurs, c’est l’occasion pour la Turquie de déposer, en tant que victime, une plainte auprès de la Cour européenne des Droits de l’Homme pour atteinte à la dignité de la nation turque.

Il est extrêmement difficile de comprendre et de décrire la mentalité de ces Turcs qui regrettent la libération de leurs soldats. Comment pourrait-on considérer ces pauvres soldats comme des traîtres parce qu’ils ont été pris en otage indépendamment de leur volonté ? Le ministre de la justice turc, Mehmet Ali Sahin (né dans une ville nationaliste), affirme clairement qu’il n’est pas content de savoir que ces soldats ont pu être libérés. Beaucoup de Turcs, très fiers de leur armée, n’hésitent pas à dire que ces soldats auraient dû être tués et se faire exploser pour mériter le statut privilégié de « Martyr » et honorer les autres martyrs. Il y a une chose que l’on a du mal à comprendre : Les Turcs veulent-ils la fin du conflit pour pouvoir vivre en paix et fraternité avec les Kurdes ou souhaitent-ils toujours plus de morts, notamment des martyrs, en vue de montrer au monde entier le sacrifice nécessaire, mais en réalité inutile, au maintien de la « nation kémaliste » qui refuse de reconnaître la diversité existante en Turquie.

En libérant ces 8 soldats turcs, le PKK affiche sa volonté d’arriver à une solution politique et pacifique. Les Kurdes veulent tout simplement que leur identité ainsi que tous leurs droits soient reconnus dans la Constitution turque. Le temps de régler pacifiquement la question kurde est arrivé. Aucune solution militaire n’est efficace à long terme, elle ne sert qu’à soulager certains nationalistes.

Les médias turcs doivent cesser de jouer avec les sentiments du peuple turc et d’instaurer un sentiment de haine entre les peuples kurde et turc. Il faut savoir que toutes les guerres ont une fin et cette fin est le début d’une paix. Par conséquent, les médias turcs et kurdes doivent absolument préparer, de par leurs messages, l’instauration d’une paix juste et durable.

mercredi 24 octobre 2007

Basit sorular, Dürüst cevaplar

Herkesin bildiği gibi Türkiye Kuzey Irak’a askeri bir operasyon yapmak istiyor. Tabii böyle bir durumda çok büyük kayıplar olacak. Türkiye bir felakete sürükleniyor. Türk milleti fazlasıyla duygusal davranıyor, yani milliyetçi duygularıyla kendini tatmin etmek istiyor. Son linç olayları bu ucuz miliyetçiligin negatif sonuçlarını gözler önune sermektedir.

Artık Türkiye’de miliyetçilik bir rant haline gelmiştir. Demokrat, entelektuel ve liberal sandığımız kesim bile milliyetçi olmaya başlıyor. Burda kesinlikle milliyetçi ve vatansever amalgamını yapmamak lazım. Türkiye’de vatansever kalmamış, kalsaydı bazıları çıkıp bu duruma mudahele ederdi. Ne yazıkki, milliyetçilik hastalığı bütün Türkiye’yi sermiş. Bu hastalığın ilginç boyutu Türkiye’nin dışından gelmesidir. Ertuğrul Özkök gibi kökenleri beli olmayan ve dışardan gelip milliyetçilik hastalığını hakiki vatansever insanlara bulaştıranlar, Türkiye’yi ıraklaştırmak istiyorlar.

Bu milliyetçilik hastalığı ortandan kaldırılırsa, bu basit sorulara rahatlıkla cevaplar bulunabilir.


Kürtler Kürt mü ? Yoksa, Dağ Türkleri mi?

Bence, bu sorunun cevabı çok basit çünkü artık Kürt kelimisini eskiden bir yemek adı sanan yabancılar bile Kürtlerin dunyanın en önemli devletsiz ulus olduğunu biliyorlar.

Kürdistan diye bir coğrafiya var mı?

Evet, Kürdistan kürtlerin çoğunluk olduğu tarihi bir bölgedir. Resmiyette bu bölgenin ismi ya Güneydoğu, ya Kuzey Irak olabilir ama Kürtler için hiç bisey değismez, her zaman Kurdistan kalacak, yani Kürtlerin yeri. Eğer bir milletin varliğını kabul edersen, ister istemez ona ait olan toprağıda kabul edersin. Son günlerde, Türk siyasetcileri ve gazetecileri “Kürt-Türk çatısmasından” bahsediyorlar. Anladığıma göre artık Kürtlerin varlığı teorik olarak inkar edilmiyor. Buda demeki, Kurdistan var anlamına geliyor. Tabii, bu sonuç sadece mantıkığa dayalı basit bir uslamlama sonuçudur. Bir gerceği inkar etmek kendi mantik ile analitik kapasitesini inkar etmektir.

Türkiye’de, Iran’da, Suriye’de ve Irak’taki Kürtler tek bir ulus oluşturuyorlar mı?

Burda bir gerceğin altını çizmek lazım. Kürtlerin arasında bazı önemsiz kulturel veya lenguistik farklıklar var, buda Kurdistan’ın dört parçaya bölünmesinden kaynaklanıyor. Ama Kürtler tek bir ulustur ve Kürt ulusun varlığını gösteren karakteristikler süphesiz inkar edilemez. Alman ulus anlayışına bakarsak, Kürtler tamamen bir ulustur. Fransız ulus anlayşını göz önünde bulundurursak, Kürtler bir uluslaşma sürecinde. Yani kısacası, Kürtler modern bir ulus oluşturmakta çünkü Kürdistan’da yaşayan azınlıklarıda eşit bir statüyle kabul eden bir ulus.

Niçin Türkler Kürdistan kelimesini duyunca çıldıyorlar?

Kendilerini önemli aktörler olarak gösteren ve Türkiye’nin kaderi belirleyen bazı insanlar Kürdistan kelimesini görünce kendilerini kaybediyorlar. Kalmadık köfür ve ahlak dışı kelimer kulanıyorlar. Bu durumu anlamakta güçlük çekiyorum. Bu olağanüstü korkuyu bize birileri anlatabilir mi? Benim bildiğim kadar, Kürdistan, Kafkaslar'ın güneyi ve Orta Doğu'da, Türkiye, Irak, İran, Suriye, Ermenistan ve Azerbaycan topraklarının bir kısmını kaplayan bölgeyi tanımlamak için kullanılan bir terim. Kısacası bu bölge Kürtlere ait.
Maalesef, Kürtleri kardeşleri gibi gören Türkler Kürdistan kelimisini duyunca kan kusuyorlar. Bu mu kardeşlik anlayışları? Artık bu demagojiye son vermeleri lazım. Kardeşlik demek eşit yaşamak demektir. Eğer bizimle kardeşçe yaşamak istiyorsalar, ilk önce kardeşlik sartlarını öğrenmeleri lazım.

Belkide bügüne kadar yaşanan acılar birbirimizi anlamamaktan kaynaklanıyor. Artık basit sorulara dürüstçe cevap vermenin zamanı gelmistir.

Feqîye Teyran

jeudi 18 octobre 2007

Pour ou contre une guerre entre Kurdes et Turcs ?

D’emblée, il faut signaler qu’il ne s’agit pas du tout d’un sondage. C’est tout simplement une question d’actualité brûlante qui concerne les intentions de l’armée turque d’intervenir au Kurdistan du Sud afin « d’éliminer définitivement les guérilleros du PKK », parti séparatiste kurde.

Le parlement turc a approuvé, cette semaine, l’autorisation permettant à l’armée d’intervenir au Kurdistan du Sud pendant un an. Bien entendu, ce vote était en quelque sorte une façon de soulager les nationalistes turcs qui ne cessent de revendiquer cette fameuse intervention militaire tant attendue. Une revendication qui se faisait pressante, notamment après la mort d’une dizaine de soldats turcs dans le Sud-est de la Turquie (Kurdistan du Nord). Il faut tout de même souligner que ces soldats tués n’étaient pas tous Turcs, huit d’entre eux étaient Kurdes. Malheureusement, il s’agit, en réalité, plus d’un conflit forcé entre Kurdes qu’une guerre entre Kurdes et Turcs. En effet, l’Etat turc n’hésite pas à mettre en première ligne les soldats d’origine kurde lors des opérations militaires menées contre les guérilleros du PKK qui sont eux aussi Kurdes. Finalement, peu importe de quel côté sont les victimes car la plupart du temps, les victimes sont Kurdes.

Lorsque l’on voit le montant record récolté pour la fondation de l’armée turque en l’espace de quelques jours, on est forcément amené à penser que les Turcs sont favorables à une intervention militaire au Kurdistan du Sud. Les Turcs ne sont pas les seuls à soutenir une éventuelle opération militaire, certains Kurdes turquisés comme Yilmaz Erdoğan (quel dommage !) y sont favorables aussi afin d’être bien vus aux yeux de l’opinion publique turque.

Jusque là, on est tous d’accord que les Turcs sont pour la guerre. D’ailleurs, ces derniers temps, de nombreux artistes, qui devraient en principe s’opposer à la guerre, ont également manifesté, notamment financièrement, leur soutien à l’armée turque. Le moment est donc venu, pour les Turcs, de commencer la guerre, enfin essayer de détruire le Kurdistan du Sud. C’est un Etat fédéré kurde au Nord de l’Irak dont le développement politique et économique est jalousement observé par les Turcs qui n’ont qu’une seule obsession, c’est de l’anéantir. La volonté de mettre un terme à l’existence du PKK au Kurdistan du Sud n’est qu’une excuse pour détruire les acquis des Kurdes que les Turcs ne peuvent pas supporter.

Si la guerre se déclenche, il ne faut pas accuser les Turcs de l’avoir provoquée comme le dit si bien le rédacteur en chef, Ertuğrul ÖZKÖK, du quotidien turc, Hürriyet. Dans un de ses articles daté du 16 octobre 2007, Ertuğrul ÖZKÖK, Turc d’origine bulgare comme beaucoup de nationalistes turcs, lance un appel aux Kurdes du Sud sous forme de «conseil turc ». Voici quelques extraits traduits de l’article.



Si j’étais un kurde iraquien, je regarderais, abondamment, les films traitant du Vietnam.
En particulier, les films qui racontent les retraits américains du Vietnam. »

Je conseille aux kurdes, se trouvant de part et d’autre de la frontière, qui ont des attentes de la tension entre les Etats-Unis et la Turquie, qu’ils regardent les films traitant le Vietnam.
La Turquie est un grand Etat.
L’Iran est un grand Etat.
La Syrie est un grand Etat.
Et les Kurdes n’ont pas encore d’Etat.
La vie n’ira pas ainsi par là.
L’Amérique partira d’ici un jour et nous resterons entre nous.
Malheureusement, ceux qui tirent avantages de cette querelle, sont les quelques Kurdes, qui hier, aujourd’hui et demain, peuvent trouver refuge auprès des Américains.
Il n’est pas certain qu’ils retrouvent une Turquie généreuse, une fois qu’ils se retrouveront face aux Arabes d’Irak, à qui, ils ont tourné le dos.


Je sais très bien, que la souffrance que nous, la nation turque, éprouvons, et notre irritation resteront minimes comparées à la tragédie qu’ils vont vivre.

Il est vrai qu’il ne faut surtout pas en vouloir à nos amis turcs qui font tout pour éviter la guerre. L’article de Ertuğrul ÖZKÖK est la plus belle preuve de « conseil » que l’on puisse faire à une nation sans Etat comme il le dit.

Nous, en tant que peuple kurde, remercions tous les Turcs et particulier notre ami bulgare, Ertuğrul ÖZKÖK, de nous prévenir des conséquences qu’une éventuelle guerre pourrait engendrer. Que les choses soient claires ! Nous n’avons jamais adopté une attitude belligérante. Notre seul souhait est de vivre en toute liberté comme tous les autres peuples. Nous ne voulons plus être opprimés à cause de notre identité. Si les trois « grands Etats » (la Turquie, l’Iran et la Syrie), comme le dit Ertuğrul ÖZKÖK, continuent leurs attaques inhumaines contre nous, nous utiliserons nos droits légitimes qui constituerons le début d’un « cauchemar vietnamien » pour les partisans de la guerre et peut-être la fin de ces « grands Etats » comme cela a été le cas en Irak. Il est fondamentalement important de rappeler de nouveau que nous sommes pour une paix durable et juste, c’est-à-dire une paix permettant à tous les peuples de vivre en harmonie et libres.

Feqîyê Teyran

mardi 16 octobre 2007

Hommage à Kek Mehmed Uzun, notre romancier kurde

Après le décès de Orhan Dogan, homme politique kurde et fervent défenseur de la démocratie, Kek Mehmed Uzun a malheureusement amplifié notre peine en nous quittant aussi. Il était atteint d’un cancer qui lui a coûté la vie la semaine dernière à Diyarbakir.

Une fois de plus, les Kurdes sont condamnés à continuer à vivre dans la souffrance et la tristesse. Le deuil est quasiment ancré dans le quotidien de ce peuple. La vie, qui représente en principe la joie, n’est plus qu’un calvaire. Ce calvaire atteindra certainement le sommet si l’armée turque décide d’attaquer le Kurdistan du Sud.

Il est extrêmement difficile de décrire Kek Mehmed Uzun, un modeste homme plein de talent. C’est rare de voir des hommes talentueux kurdes, comme Kek Mehmed, qui ont passé toute leur vie à servir honorablement la cause kurde. Il s’est toujours battu pour que le peuple kurde soit reconnu par la communauté internationale. En tant qu’intellectuel kurde, il a constamment privilégié les moyens pacifiques pour résoudre la question kurde. C’était un homme qui souhaitait rassembler tous les Kurdes quel que soit leur point de vue politique. D’ailleurs, la plus belle preuve est l’appel qu’il a lancé dans son testament à tous les dirigeants politiques et intellectuels kurdes.

Kek Mehmed a marqué à jamais l’Histoire des Kurde de par son travail d’écrivain kurde. Il est le véritable fondateur de la littérature kurde moderne. Il a aussi écrit en langues suédoise et turque tout au long de son exil en Suède de 1977 à 2005. Ses romans ont été traduits dans plus de 20 langues, ce qui prouve son incroyable succès. Il nous laisse un héritage inestimable Il aurait souhaité continuer à contribuer à la littérature kurde qui a été interdite pendant des décennies pour des raisons politiques. Cette pression, notamment de la part de l’Etat turc, empêche encore la publication de nombreux ouvrages littéraires ou autres dans le seul but de priver le peuple kurde de la richesse de sa littérature. Néanmoins, Kek Mehmed a réussi à briser cette chaîne qui empêchait d’ouvrir les portes du monde littéraire kurde.

Il est évident que son décès nous rend extrêmement triste mais son sourire et sa combativité renforcent notre détermination et notre volonté d’obtenir l’indépendance du Kurdistan, c’est-à-dire une terre libre où les Kurdes ne seront plus obligés de s’exiler à cause de leur identité. Le Kurdistan ne sera plus uniquement un « lieu d’enterrement », ce sera aussi un lieu de vie et de joie.


Ez hêvîdarim
her dem Kek Mehmed Uzun
ewê di dilêmeda bimîne.
Serê malbata wî û
ê hemû Kurda saxbe.

jeudi 20 septembre 2007

La question kurde : Une « solution soft » est-elle envisageable ?

Lors de sa tournée au Kurdistan, le nouveau président de la République turque, M. Adullah Gül, a évoqué une éventuelle « solution soft » (yumuşak çözüm) au problème kurde.

Il faut d’emblée souligner que, pour la première fois, un parti politique, en l’occurrence le Parti de la Justice et du développement (AKP dont le nouveau président est issu), ose parler ouvertement de la question kurde. Un geste qui mérite d’être salué malgré les manœuvres menées par ce même parti.

Y a-t-il vraiment une volonté politique de la part du parti islamiste modéré, majoritaire au parlement, d’apporter une réponse définitive au problème kurde ?
Peut-on croire en la sincérité d’un premier ministre, qui, jusqu’à hier encore, refusait de reconnaître le peuple kurde comme étant un peuple ayant droit à l’auto-détermination ?

En politique, tout est possible mais certains politiques n’ont qu’une obsession, c’est d'atteindre leur objectif quelque soit le prix à payer. Cela signifie que ces politiques sont parfois amenés à agir, dans un premier temps, contre leurs propres convictions politiques. Et, une fois qu’ils sont tout près de leur objectif, ils retournent aussitôt leur veste.

Malgré que ce soit une méthode souvent appliquée par les dirigeants turcs, les Kurdes tombent quand même dans le piège, c’est-à-dire victimes d’escroquerie politique. L’histoire des Kurdes, qui est jalonnée par ces manœuvres, se termine souvent en échec et désespoir. Cependant, le peuple kurde demeure courageux et se relance de nouveau dans la lutte pour l’indépendance.

Aujourd’hui, le contexte est désormais différent et la mondialisation semble offrir au monde de nouvelles perspectives. La promotion de la paix et des valeurs démocratiques dans le monde devient progressivement la priorité des acteurs internationaux. Certains acteurs comme l’Union européenne impose la démocratie, les droits de l’homme, etc. comme des critères d’adhésion. Ces progrès nous amènent à être de plus en plus optimiste et espérer un meilleur avenir.

Finalement, on peut penser que cette solution «soft » est parfaitement envisageable dans le cas de la question kurde, du moins la nouvelle donne mondiale laisse entendre une telle possibilité. Par ailleurs, les « progrès » réalisés sous la pression de l’Union européenne semblent constituer le début de la « solution soft ».

Néanmoins, les dernières déclarations de M. Gül, lors de sa tournée dans les villes kurdes, mettent en évidence ses véritables intentions, c’est-à-dire défendre la nature unitaire de l’Etat turc au prix de refuser tout compromis sur la question kurde. Il n’est vraiment pas prêt à s’imposer comme le Président capable de mettre un terme à la politique kémaliste à l’égard des Kurdes.

La «solution soft » proposée par M. Gül ne serait qu’un abandon volontaire de la part des Kurdes de leur propre identité et non pas du tout une solution concrète à la hauteur des attentes du peuple kurde.

Le gouvernement islamiste modéré souhaiterait faire croire aux Kurdes que la question kurde est une simple question économique pouvant être résolue par l’arrivée massive d’investissements. Certes, les régions kurdes souffrent d’un sous-développement évident (conséquence de la politique anti-kurde menée depuis la création de la République turque en 1923), cependant une telle initiative économique est très loin d’être satisfaisante.

Par conséquent, le « softisme » a encore beaucoup de chemin à faire pour pouvoir s’imposer en Turquie. Par ailleurs, la question kurde demeure une question urgente nécessitant d’être résolue. Il faut faire des réformes courageuses et concrètes…

dimanche 9 septembre 2007

I would like to pay homage to a Kurdish patriotic family in California.


Adam Pasori, Kurdish sucessful businessman and advocate of the Kurdish cause, and five of his relatives died in a tragedic plane crash in August 31, 2007 about 5.30 pm. For unclear reasons, Adam have lost the control of his own private plane.

They were flying from Santa Monica to Kern Couty for a camping outing in order to have fun in family. Unfortunately, it was their last last fly, which is really hard to believe.

I present my sincerest condolences to Pasori family and, especially to Xani Xulam, kurdish activist and Adem Kuygusuz.

ADAM, DARA, SIBEL, SÎPAN, MERYEM and NESRIN, we will never forget you and you all will forever have a place in our heart.

Feqîyê Teyran

jeudi 6 septembre 2007

Le Kurdistan légal versus le Kurdistan illégal

Pendant des décennies, les quatre Etats (Turquie, Irak, Iran, Syrie) nous ont, de par leurs politiques d’assimilation, mis dans la tête que le territoire kurde n’est pas un territoire culturellement et linguistiquement homogène et qu’il est très bien défini par des frontières physiques.

Force est de constater que les kurdes ont tellement bien assimilé l’existence de ces frontières que la question kurde est abordée en fonction de ces barrières géographiques. Il est difficile, pour eux, de voir le problème kurde de manière globale. Il suffit de regarder les événements organisés en France ou en Europe, il est rare de voir ensemble les Kurdes originaires des quatre parties du Kurdistan. Cette séparation, initialement théorique, devient progressivement une triste et inquiétante réalité.

Une des conséquences des politiques appliquées par ces quatre Etats oppresseurs (aujourd’hui 3 du fait de la chute de Saddam Hussein) est l’apparition de deux approches concernant la question kurde.

La première approche dite « réaliste » ou « facile » consiste à se concentrer sur le Kurdistan du Sud, le Kurdistan légal (Nord de l’Irak), pour essayer de résoudre le problème kurde. Cette approche serait considérée comme « réaliste » du fait que cette région kurde est devenue de facto autonome à partir de 1991 et, aujourd’hui, reconnu constitutionnellement comme un Etat fédéré, ce qui lui donne un cadre parfaitement légal. Certains fervents défenseurs de la cause kurde peuvent désormais aborder la question kurde de manière légale et surtout « réaliste » en faisant référence uniquement au Kurdistan du Sud, la région reconnue officiellement comme étant kurde. Par conséquent, il serait tout à fait rationnel et réaliste de revendiquer les droits du peuple kurde en se basant uniquement sur les supports de cet Etat fédéré, qui constitue un cadre légal pour les défenseurs de la voie pacifique. Cependant, comment utiliser les moyens pacifiques contre des Etats oppresseurs qui voient comme solution à la question kurde soit l’assimilation (solution soft), soit l’anéantissement (solution hard) ? Allons, les « réalistes », soyons vraiment réalistes

La seconde approche dite « utopique » ou « irrationnelle » consiste à aborder la question kurde dans sa globalité, c’est-à-dire le Kurdistan illégal d’un point de vue international. C’est justement cet aspect global du problème qui poserait problème. Pour les « réalistes », parler du grand Kurdistan montrerait l’ignorance de ceux qui défendent un tel projet. Selon les « facilistes », les « idéalistes » ne seraient pas, semble-t-il, capables de prendre en compte la réalité des relations internationales qui n’est pas favorable, à l’heure actuelle, à une nouvelle phase de balkanisation.

En réalité, il n’y a pas une approche qui serait meilleure que l’autre. La question fondamentale qu’il faut se poser est de savoir ce que les Kurdes souhaitent véritablement. Veulent-ils absolument un grand Etat kurde regroupant tout le territoire kurde ? Si oui, que faire si cet Etat kurde devient par la suite un Etat autoritaire se révélant lui-même plus cruel envers ses propres citoyens (kurdes) ? Bien sûr, l’idéal serait que les Kurdes aient leur propre Etat, néanmoins la priorité est que tous les Kurdes puissent jouir sans distinction de tous leurs droits en tant qu’êtres humains.

Autre point important à souligner est la confusion souvent faite par certains lorsque l’on tente de traiter la question kurde de manière globale. Il faut bien comprendre que parler de la situation des Kurdes en Turquie, en Iran ou en Syrie ne signifie pas nécessairement soutenir de manière partisane les forces politiques kurdes dans ces pays ou revendiquer le morcellement de leur territoire.

Feqîyê Teyran

jeudi 30 août 2007

L’élection de M. Gül : une nouvelle page dans l’histoire de la laïcité turque ou la dé-kemalisation de l’Etat turc ?

Comme prévu, le 11ème Président de la République Kémaliste est désormais M. Adullah Gül, issu du parti AKP (tendance islamique modérée).

Il s’agit d’un événement sans précédent dans l’histoire de la laïcité turque. Pour la première fois, un islamiste occupe une fonction étatique symboliquement très importante. Bien évidemment, cela a donné lieu à une crise politique qui a, elle-même, débouché sur des élections législatives anticipées. Finalement, le parti AKP a, de nouveau, obtenu la majorité des sièges au Parlement, ce qui prouve que ce parti répond relativement bien aux aspirations de la population. En tout cas, c’est un parti qui tente de séduire son électorat et de l’élargir en mettant l’accent sur la religion, un facteur primordial qui ne prend pas en compte les différences ethniques, sociales, économiques, culturelles, etc. Les Kurdes ont massivement voté pour le parti AKP, ce qui met parfaitement en évidence ce constat.

Certains partis politiques laïcs, notamment le parti républicain (CHP), et les militaires étaient très hostiles à l’élection de M. Gül. Le risque de voir un coup d’Etat militaire n’était pas totalement écarté en cas de victoire définitive de ce candidat islamiste modéré. Finalement, la Turquie a élu son 11ème président dans une atmosphère assez sereine.

Que signifie concrètement l’élection de M. Gül comme Président d’une République laïque ?
Peut-on dire que la laïcité, le fondement même de l’Etat kémaliste, est dorénavant remise en cause ? Va-t-on vers la dé-kemalisation de la Turquie ? Serait-il possible de voir autres portraits que celui d’Atatürk ? Serait-il la fin du calvaire ou plutôt de l’humiliation pour les enfants kurdes qui doivent se dire Turcs tous les matins avant d’aller en cours ?

Il existe tellement de questions à se poser, enfin de tabous à briser dans un pays comme la Turquie où le kémalisme est devenu une obsession, un mode vie, une philosophie, etc. Ne pas être Kémaliste est considéré comme un acte de trahison envers la nation turque.

Les militaires et une franche de la population, généralement l’élite, ont essayé d’ancrer à tout prix le kémalisme dans la tête des gens mais cela n’a fait qu’accroître la haine de ces gens contre Mustafa Kemal. A titre d’exemple, citons une expression utilisée assez souvent au Nord du Kurdistan : Au lieu de dire « je vais dire aux toilettes », les gens disent « je vais chez Atatürk ». C’est vraiment dommage de voir un homme d’une intelligence exceptionnelle qu’il fasse l’objet d’expressions désagréables.

Il faut absolument arrêter d’instrumentaliser le kémalisme pour exploiter une nation. Cette dernière ne pourrait plus continuer à exister en étant basée sur l’idéologie kémaliste. Seule la volonté de vouloir vivre ensemble peut renforcer l’intégrité de la nation multiethnique de Turquie.

L’élection de M. Gül prouve que les gens veulent désormais vivre comme ils le souhaitent et non en étant obligé de se conformer à une idéologie « obsolète ». Cependant, cette nouvelle donne ne doit pas non plus être le début d’un autoritarisme intégriste comme c’est le cas en Iran. Tous les tabous doivent être brisés et l’attachement à la démocratie, à la paix, aux droits de l’homme…, doit demeurer une priorité pour les partis politiques en Turquie.

Feqîyê Teyran

lundi 27 août 2007

ABD’nin « Kürt-Iran savaşı » diye bir politikası varmı ?

Iran ordusu bugünlerde kürtlere karşı oldukça sert bir tavır sergilemekte. Şimdiye kadar Iran rejimi Kürtlere karşı inkarcı ve imhacı politikalar uygulamıştı ancak bu yeni başlayan son dönemde düzenlenen operasyonlar yeni bir sürecin başlangıcı olabilir.

Gerçekten, Iran Devleti bir Kürt tehlikesiyle karşı karşiya bırakılıyor mu ? Kürtler gerçekten Iran’ın «toprak bütünlüğünü » tehdit ediyorlar mı ?

Bu soruyu farklı bir sekilde de formüle edince olaya bakiş açımız değişiyor.

Iran’daki Kürt halkı artık ulusal kimliğine sahip çikiyor mu ? Doğulu Kürtler doğal haklarını aktif bir şekilde savunmaya başladılar mı ?

Bu iki değişik soru formülasyonları bir dilema haline dönüşüyor. Bir tarafta bir devletin çıkarları ve öbür tarafta devletsiz bir ulusun doğal hakları.

Bu formülasyonlardan enteresan bir dilema ortaya cıkıyor. ABD bu dilemayi nasıl kulanmak istiyor? Bazı çevrelere göre, ABD “Kürt-Iran savaşi” politikasıyla Orta Doğudaki hakimiyetini güçlendirmek istiyor. Bu politikayla ABD kendi çıkarlarını garanti altına almaya çalışıyor. Peki Doğulu Kürtler'in bu politikada yer alabilirler ?

Genel olarak, birçok devlet Iran’ın nükleer silahlara sahip olmasına karşılar ve bunu göz önünde bulundurunca Kürtlerin avantajlı bir pozisyona geldiğini görebiliyoruz. Kısacası, Doğulu Kürtler doğal hakları için bir Hukuk Devletine karşı savaşmiyorlar, tam aksine evrensel barışı tehdit eden diktatorial bir devlete karşı ulusal kurtuluş savaşı vermekteler.

Amerika Orta Doğuda çok büyük bir siyasi ve askeri güçtür. Eğer Kürtler de realist olmak istiyorlarsa, bu kalıcı gücü kabul edip, kendi çıkarları doğrultusunda bir ulusal politika yürütmelidir.

ABD’nin bir “Kürt-Iran savaşı” politikası olsada, Kürtlerin böyle bir politikayla nasıl ulusal çıkarlarını ön plana alabaliceklerine dikkat etmeleri gerekiyor. Tabi ki, bölgedeki devletlerle bariş içinde yaşamak bütün Kürtlerin isteği ama onlar şimdiyedek sembolik bir adım bile atmamişlar. Artik Kürtlerin ulusal çikarlari nerdeyse ona göre hareket etmeleri lazim. Kimileri bu duruma “işbirlikçilik, kuklalık, vs” diyorsa da, bu sadece kürtler için özgürlük mücadelesi uğruna atılmış politik bir adım olarak nitelenebilir.

Feqîyê Teyran

jeudi 23 août 2007

Artêşa îranê amadekarîya xwe dike.

Rojnamê turkan bi kêfxweşîyek mezin operasyonê leşkerên îranê li sînorê Kurdistana başûr şîrove dikin. Artêşa Turkîyê hêvîdare wan operasyonên îranê dijî PJAKê (Baskekî leşkerî PKKê) ewên biben despêka şerêkî mezin himberê « terora » PKKê. Bi wî awayî, serdana Al Maliki Enqere wek gavakê sembolîk tixuyakirin.

Pêwîste mirov balaxwe bikşîne ser qonjonktura Rojhilata navîn. Li wê herêmê, miletê kurd herdem serkeftinek nû bi dest dixe û wan pêştabûnên rojane dibin sabebê hesûdîyan. Bê gûman, wan zordarîyen dewleta Turkîyê û Iranê Kurdan perîşan dikin. Wan rojan gelek gund tên valakirin û penaberî dest pêkirîye.

Bi pirranî Turkîye û Iran dixwazin dewleta ku Kurdan, li herêma Kurdistana Başûr, nû sazkirinin xerakin. Bi rastî, armanca wan dewletên zordar miletê Kurd ji holê rakin. Mirov dema difikire, dijwarîyên wan dewletan li himberê Kurdan wek dijwarîyên himbere mirovatîye dikare bibîne. Hejmara Kurdan 35-40 miliyone, çawa polîtîqak tunekirin dikare were meşandin ?

Iro li cîhanê tê xûyakirin, jîyana mirova gelekî erzan bûye. Roj bi roj, sedan û hezaran mirov tene kuştin. Nav van mirovananda kurd jî cih digre. Lê mixabin, kurd bi destê wan dewleten aşitîyê na xwazin tên qetil kirin û tenê armanca wan mileteke bi sed salan li ser axa Kurdistanê dijî ji holê rakin.

Em, miletê kurd hêvîdarin roja aşitîyê nêzîke û emê dikaribe bi hemû miletê Rojhilata navînra bi awayeke demokratîk bijîn. Heger operasyonên leşkerî dijî Kurdan nên rawastandin, mixabin ewê bibin sebeba jîyanek « sor » û bi tirs li Turkîyê, Surîyê û Iranê. Pêwîste şer raweste û mafên kurdan were naskirin.

Feqîyê Teyran.

mardi 21 août 2007

News break…Flash…Une découverte extraordinaire qui va enfin soulager quatre Etats du Moyen-Orient.

Le prochain prix Nobel d’histoire (s’il existe) doit absolument être attribué à Monsieur Yusuf Halaçoğlu, le président de l’Institut de l’Histoire turque, pour ses travaux de recherche sur l’éventuelle existence des Kurdes.

La thèse de ce chercheur est un grand soulagement pour la Turquie, l’Iran, la Syrie et l’Irak. Les Kurdes ne seraient qu’un simple croisement de différentes « races » ou « religions ». Quelques exemples pour illustrer cette idée de métamorphose extraordinaire : Les Sunnites kurdes seraient en réalité des Turcomans (Turkmènes) et les Alevis kurdes des Arméniens.

Pendant que Monsieur Bernard Kouchner est encore en Irak, il devrait demander au gouvernement central de Bagdad de modifier le nom de la région kurde (Nord de l’Irak) pour qu’elle s’appelle désormais, soit « Nouveaux territoires turcs », soit « Turkoménie ». Selon les conclusions de Monsieur Halaçoğlu, un simple calcul montre que la population turcomane passerait de 500 000 à environ 35 millions. La « nouvelle nation » la plus importante sans Etat.

Les efforts de Monsieur Kouchner ne seront pas suffisants, en effet il faut immédiatement demander aux diplomates turcs de modifier aussi leur politique extérieure à l’égard de leurs frères turkmènes. Le gouvernement islamiste modéré devrait ouvrir à tout prix des négociations avec l’Iran, l’Irak et la Syrie en vue d’obtenir l’indépendance de la « Turkoménie ». Cependant, cela poserait aussi problème à la Turquie qui verrait son territoire divisé étant donné qu’il y a 20 millions de Turkmènes sur son territoire. Comment sortir de cette situation politiquement intenable ?

Cette thèse va également chambouler la politique extérieure américaine du Moyen-Orient. La situation en Irak est déjà compliquée pour les Américains. Il semblerait que l’Administration Bush va avoir de sérieux ennuis avec l’opinion publique américaine. Cette fois-ci, même le mariage de la fille de M. Bush ne sera pas suffisant pour accroître sa popularité qui, depuis quelques temps, est très faible (environ 30%). Cette découverte « académique » ou idéologique signifie que M. Bush devrait avouer au peuple américain qu’il a de nouveau menti sur les raisons de l’intervention en Irak. Les « Kurdes » qui, selon M. Bush, étaient soit disant un peuple opprimé sous le régime de Saddam Hussein n’existent pas en réalité. Mais comment expliquer cela aux Américains ? Zeyno Baran, spécialiste de la Turquie à Hudson Institute, (d’ailleurs son nom semble être d’origine sunnite kurde, c’est-à-dire turcomane) pourrait peut-être conseiller M. Bush sur l’explication de cette erreur.

Bref, si les conclusions de cette thèse sont vérifiées empiriquement, l’équilibre régional (Moyen-Orient) ou voire l’équilibre international risque d’être menacé.
Finalement, il est préférable de demander la démission du président de l’Institut de l’Histoire turque afin de ne pas mettre en péril l’équilibre mondial. Par ailleurs, cela rendrait service à la Turquie qui est déjà peu crédible concernant l’exactitude de ses recherches historiques qu’elle avance (notamment les recherches relatives au génocide arménien).

dimanche 19 août 2007

Les Kurdes devraient oublier ou tout simplement renier leur identité…

Pourquoi un peuple comme les Kurdes devrait-il revendiquer son identité alors que, selon certains, cela ne sert strictement à rien ? Nos amis, les islamistes modérés sont les premiers à défendre l’idée selon laquelle les Kurdes ont, certes, raison de revendiquer certains de leurs droits mais il serait irrationnel de penser à l’indépendance.

Le quotidien turc Zaman (Tendance islamique modérée) aborde souvent la question kurde, un geste politique qui mérite d’être salué. Néanmoins, lorsqu’on commence à lire attentivement les articles traitant du sujet, on se rend compte immédiatement qu’il ne s’agit simplement d’une manœuvre politique de la part de nos amis Islamistes modérés qui ne cessent de séduire les Kurdes ( Nord du Kurdistan). La plupart des articles publiés dans ce même journal soulignent la nécessité de considérer l’Islam comme une infra-identité, et ainsi la kurdicité ne serait qu’une simple sous-identité ethnique. En revanche, la synthèse turco-islamique serait parfaitement possible et pertinente, et constituerait une identité capable de rassembler tous les individus quelles que soient leurs origines ethniques, sociales, culturelles…

Que répondre à ces Islamistes modérés qui tentent d’étouffer la voix des Kurdes par des méthodes qui semblent être séduisantes ? Il n’est pas question ici de critiquer les Kurdes qui ont voté AKP cependant il faut absolument attirer l’attention des Kurdes sur cette manœuvre qui pourrait s’avérer très dangereuse à long terme. On entend souvent certains Kurdes dire que AKP est le seul parti qui a fait et fait quelque chose pour les Kurdes. Bien entendu, il ne faut pas nier les efforts du gouvernement AKP accomplis au Kurdistan (Nord du Kurdistan), néanmoins son but final sera à terme en contradiction totale avec la cause kurde. Comment faire confiance à un individu comme le Premier Ministre, M. Erdogan, qui, il y a encore trois ans, s’opposait même à un Kurdistan en Argentine ? Il faut que les choses soient claires, le gouvernement actuel ne fait que rendre le sentiment national kurde de plus en plus passif.

Les Kurdes doivent être conscients de leur identité nationale sans, nécessairement, rejeter la religion qui constitue un des éléments de la réalité des Kurdes.

Un peuple qui n’est pas capable de revendiquer son identité pour diverses raisons est condamné à disparaître.

Feqîyê Teyran

dimanche 8 juillet 2007

¿Turquia, un futuro Estado de las autonomías : una solución a la cuestión kurda ?

Hablar de decentralización, autonomía o independencia está considerado como un acto de traición. Es realmente dificil entender esa lógica que está basada en el miedo. Los Turcos, especialmente los nacionalistas creen que la nación turca existe y existirá solomante si el Estado es unitario.
¿Como dar un sentido a tal razonamiento que excluye de manera, a menudo, inhumana las minorías ? ¿Es realmente imposible establecer un Estado que sería capaz de garantizar los derechos a todos los ciudadanos sin dinstinción?
Pocas cosas en la vida pueden considerarse como una fatalidad, pero la situación de las minorías en Turquia no es una fatalidad. La transformación del Estado turco es necesario para poder resolver los problemas que impiden Turquia que sea un Estado de derecho. Hoy en día, un Estado de derecho podría dificilmente ser un Estado unitario que favorece generalmente la idea de una sola nación, un solo idioma y una sola cultura. Turquia con su población que forma una diversidad de pueblos, idiomas y culturas no puede sobrevivir más con una forma de organización estatal unitaria.
No se trata de dividir el territorio turco que incluye también una parte del Kurdistán, la idea es permitir a las minorías de obtener más autonomías afin de mejorar las condiciones de su vida diaria y futura. Obviamente, tal autonomía supone mas derechos que constituyen los derechos básicos.
Adaptando un Estado de las autonimías como España, Turquia podría convertirse en un Estado de derecho, más democrático y sobre todo más viable. Sin embargo, si Turquia prefiere mantener su modelo existente, el riesgo de un conflicto interno, para no decir una guerra civil, es bastante alto. Hoy en día, las reivindicaciones de las minorías se hacen de manera más organizada y con más medidas poderosas, entonces Turquia debería pensar en reformas serias para garantizar su futuro.
En todo caso, Turquia tiene la posibilidad de aparecer como un Estado unitario formalmente pero profunizando la decentralización como lo destacó Osman Baydemir, el Alcalde de Diyarbakir (Norte del Kurdistán), en una de sus intervenciones. Tal proyecto satisfacería más o menos los nacionalistas turcos que sacralizan la unidad del país y las minorías, en particular los Kurdos.
Un dialogo serio con el apoyo de los partidos políticos (DTP, CHP, DP, AKP, MHP) es indispensable al nivel nacional para llevar a cabo este proyecto de democratización y de paz.

Feyîyê Teyran.

jeudi 28 juin 2007

La question kurde et le droit international.

A l’heure actuelle où les normes internationales prennent une ampleur considérable avec le phénomène de la mondialisation, certaines questions relevant du droit international sont toujours occultées.
La question kurde fait partie notamment de ces questions qui ne peuvent plus demeurer sans solution juste et pacifique. Il est urgent de se pencher sur le sort des Kurdes à qui l’Histoire a fait beaucoup de torts et le Traité de Lausanne en constitue un exemple par excellence.
Ce Traité, du nom d’une ville helvétique, s’est substitué au Traité de Sèvres qui prévoyait à terme la création d’un Etat Kurde. La Section III, articles 62, 63 et 64 du Traité de Sèvres (cf. exrait ci dessous) expriment clairement l’idée d’une indépendance, ce qui signifie que le droit, pour les Kurdes, à un Etat indépendant est garanti juridiquement au niveau international.
Le Traité de Sèvres vient mettre fin à cette courte euphorie et laissant ainsi les Kurdes à la merci de quatre Etats qui n’hésiteront pas à mener divers politiques dont le but a été et est encore d’ignorer l’existence du peuple kurde qui constitue la Nation la plus importante sans Etat. Un Traité de telle nature n’aurait pas dû exister, cela est d’autant plus vrai lorsqu’on constate la souffrance infligée aux Kurdes depuis la Première Guerre mondiale.
Aujourd’hui, justice doit être rendue aux Kurdes au niveau international. Il ne s’agit pas nécessairement de permettre la création d’un grand Kurdistan, néanmoins il est du devoir de la communauté internationale d’obliger les Etats, dans lesquels vivent les Kurdes, de garantir leurs droits naturels et de permettre, du moins, une autogestion à terme.
A l’aube du 21ème siècle, l’Etat-nation semble ne plus être pertinent du fait de plusieurs raisons, et notamment de l’hétérogénéité des populations qui forment ces Etats-nation. La décentralisation très poussée ou encore le modèle fédéral constituent des formes d’organisation de l’Etat qui s’adoptent plus facilement à la réalité actuelle en garantissant de la meilleure manière la cohabitation harmonieuse de la diversité (ethnique, religieuse, culturelle…) et ses droits.
La pleine application du droit international public est difficile car il n’y a pas vraiment de « gendarme international » et les cours de justice internationales, en particulier la Cour de Justice Internationale, ne peuvent exercer leur juridiction à condition que les Etats acceptent expressément l’autorité de la cour en question. Ces limites du droit international peuvent disparaître si la communauté internationale s’engage courageusement à mettre en place les moyens nécessaires afin de promouvoir la Justice internationale. La résolution de la question kurde ne ferait que contribuer à un tel projet.
Il est grand temps de réparer les préjudices causés par le Traité de Lausanne, il faut désormais cesser d’ignorer l’existence du peuple kurde et lui rendre ses droits. La Justice internationale ne sera jamais une justice exemplaire tant que la question kurde ne sera pas résolue.

Feqîyê Teyran

SECTION III.
KURDISTAN.
ARTICLE 62.
A Commission sitting at Constantinople and composed of three members appointed by the British, French and Italian Governments respectively shall draft within six months from the coming into force of the present Treaty a scheme of local autonomy for the predominantly Kurdish areas lying east of the Euphrates, south of the southern boundary of Armenia as it may be hereafter determined, and north of the frontier of Turkey with Syria and Mesopotamia, as defined in Article 27, II (2) and (3). If unanimity cannot be secured on any question, it will be referred by the members of the Commission to their respective Governments. The scheme shall contain full safeguards for the protection of the Assyro-Chaldeans and other racial or religious minorities within these areas, and with this object a Commission composed of British, French, Italian, Persian and Kurdish representatives shall visit the spot to examine and decide what rectifications, if any, should be made in the Turkish frontier where, under the provisions of the present Treaty, that frontier coincides with that of Persia.

ARTICLE 63.
The Turkish Government hereby agrees to accept and execute the decisions of both the Commissions mentioned in Article 62 within three months from their communication to the said Government.

ARTICLE 64.
If within one year from the coming into force of the present Treaty the Kurdish peoples within the areas defined in Article 62 shall address themselves to the Council of the League of Nations in such a manner as to show that a majority of the population of these areas desires independence from Turkey, and if the Council then considers that these peoples are capable of such independence and recommends that it should be granted to them, Turkey hereby agrees to execute such a recommendation, and to renounce all rights and title over these areas.
The detailed provisions for such renunciation will form the subject of a separate agreement between the Principal Allied Powers and Turkey.
If and when such renunciation takes place, no objection will be raised by the Principal Allied Powers to the voluntary adhesion to such an independent Kurdish State of the Kurds inhabiting that part of Kurdistan which has hitherto been included in the Mosul vilayet.
Extrait du Traité de Sèvres, 10 août 1920

Rendons hommage à un homme politique kurde, reconnu pour son courage exceptionnel.

Orhan Dogan, né le 25 juillet 1955 à Mardin, nous a quitté ce matin à l’hôpital de Van (Nord du Kurdistan) suite à une crise cardiaque lors d’un discours dans le cadre du festival culturel Ahmedê Xanê.
C’était un homme qui s’est sans cesse battu pour la cause kurde en participant activement aux activités politiques dans des conditions extrêmement dangereuses. Il a même été condamné à 15 ans de prison (peine réduite à 10 ans) « pour avoir participé à des activités de séparatisme visant à diviser la Turquie », des accusations qui n’avaient pas de fondement, et dont le seul but était d’interdire le parti pro-kurde HEP, créé dans les années 90. D’ailleurs, Orhan Dogan était l’un des fondateurs de ce parti.
Aujourd’hui, cet homme d’un courage admirable, qui s’est battu jusqu’à son dernier souffle pour permettre aux Kurdes d’obtenir leurs droits naturels, n’est plus parmi nous. Une fois de plus, le peuple kurde fait le deuil dans une tristesse éternelle. Pourquoi un tel destin ? Les Kurdes sont-ils condamnés à vivre dans la souffrance et le désespoir ?
N’est-il pas honteux pour l’Humanité de voir un homme comme Orhan Dogan qui s’excuse, lors des dernières secondes de sa vie, de ne pas avoir pu apporter la paix en Turquie ? Comment en vouloir à Orhan Dogan alors qu’il a sacrifié sa vie afin de contribuer à l’instauration de la démocratie et de la paix dans un pays où certains nationalistes s’accordent encore le droit inhumain de le critiquer même après son décès ?
Il est grand temps d’apprendre à respecter les êtres humains et œuvrer pour la paix dans le monde. La paix n’a pas de nationalité, elle est universelle.
Orhan Dogan nous a, certes, quitté physiquement mais il restera pour toujours dans le cœur de tous les Kurdes. Je présente au nom de tout le peuple kurde toutes mes condoléances à sa famille.

Feqîyê Teyran

Va-t-on vers la fin de la Révolution Islamique en Iran? Si oui, quel serait le rôle des Kurdes?

La situation actuelle en Iran semble confirmer la thèse de Farhad Khosrokhavar (Iran : comment sortir d’une révolution religieuse ? ) qui montre que le régime chiite iranien est à bout de souffle.
La mesure de rationnement de l’essence a débouché sur des manifestations relativement violentes. Cette réaction immédiate des Iraniens est en réalité étroitement liée au malaise régnant au sein de la population.
Désormais, très peu de personnes se reconnaissent dans le régime actuel et la majorité des iraniens aspirent à plus de libertés et de droits individuels. Il existe donc une véritable frustration chez les jeunes et les femmes qui sont les premiers à souffrir des contraintes qui leur sont imposées. Cette situation de désenchantement oblige le régime à avancer vers le post-islamisme, c’est-à-dire une forme de sécularisme.
Les intellectuels post-islamistes (Kadivar et Modjthaled-Shabestari, des clercs ; Abdolkarim Soroush, un non clerc) contestent avant tout la confusion entre le politique et le sacré instauré par l’islamisme qui cherche à légitimer la direction politique de la société par des clercs au nom de leur compétence religieuse, de leur vertu et de leur pureté. Ils souhaitent réhabiliter le politique en tant que tel, et définit un espace politique autonome régi par le débat et le vote.
Il semble que l’Iran risque de connaître de nouvelles vagues de contestation qui pourraient éventuellement faire tomber le pouvoir en place. Bien entendu, les Etats-Unis ne manqueront pas de soutenir les forces déstabilisatrices internes. Parmi ces forces, on trouve les Kurdes qui constituent une partie importante de la population en Iran.
En cas de changement de régime, les Kurdes devront savoir revendiquer leurs droits et participer activement à la mise en place d’un nouveau régime démocratique et fédéral. De par son importance numérique, le peuple kurde en Iran devra à tout prix s’imposer comme une force politique incontournable et profiter de cette éventuelle occasion pour déclarer officiellement son existence et être reconnue par la communauté internationale comme un peuple à part entière.
Feqîyê Teyran

mercredi 27 juin 2007

Pourquoi l'armée turque est-elle obsédée par l'existence du Kurdistan irakien?

Aujourd'hui encore, l'invasion du Kurdistan occupe la Une des quotidiens turcs. Les arguments avancés pour faire une telle incursion ne sont pas du tout pertinents.
Le Général Büyükanit évoque même des objectifs politiques pour occuper le Kurdistan irakien. Pourquoi une telle obsession ? Pourquoi l'existence des Kurdes dérange-t-elle les militaires et le gouvernement turc? Y a-t-il une explication à tout cela?
Il est important de souligner deux points fondamentaux pour comprendre la situation et le pouvoir des Kurdes:
- Le monde a changé et les Kurdes ont su s'adapter aux évolutions survenues. Ils sont de plus en plus conscinents de leur identité nationale et sont désormais prêts à la défendre quelles que soient les conséquences.
-Il ne faut pas prendre les Kurdes pour un peuple démuni de tout pouvoir. Le peuple kurde a, depuis toujours, dû faire face à quatre Etats qui se se comportent toujours comme des Etats ennemis et est capable de continuer sa lutte honorable pour obtenir son indépendance.
L'armée turque ne doit pas sous-estimer les forces armées kurdes au Kurdistan irakien, de plus il faut rappeler que le PKK se dit prêt à défendre l'Etat fédéré du Kurdistan. Certes, il sera facile pour les militaires turcs d'entrer dans le territoire kurde mais en sortir comme une armée victoirieuse n'est qu'un rêve comme le montre la situation dans certains pays.
L'institution militaire est effectivement une institution très respectée en Turquie du fait de son rôle de gardien suprême des institutions, elle doit néanmoins prévenir l'opinion publique turque des conséquences considérables que pourrait engendrer une éventuelle intervention. Ce qui est inquiétant est le soutien de la population turque qui encourage l'armée dans une telle aventure mais malheureusement la Turquie n'imagine même pas qu'en se comportant de cette manière, elle risque de finir comme l'Empire ottoman. Essayer de s'imposer sans cesse sans respecter autrui débouche souvent sur l'affaiblissement, voire l'élimination de soi-même.
Le peuple turc doit comprendre que les Kurdes est un peuple comme les autres et a droit à l'autodétermination. C'est ainsi que les deux peuples peuvent vivre en harmonie et égaux.
Aujourd'hui, les Kurdes tentent de faire entendre leurs messsages de paix et démocratie à travers des partis politiques, néanmoins ces voix démocratiques sont toujours étouffées par le pouvoir en place. Il faut arrêter cette politique négationniste envers les Kurdes qui sont à l'heure actuelle les fervents défenseurs d'une Turquie démocratique et forte.

mardi 26 juin 2007

La logique de l’Etat turc : une logique sans cesse nourrie de paradoxes.


La République turque, née sur les cendres de l’Empire ottoman, a parcouru un long chemin de modernisation qui mérite d’être salué. Ce processus pourrait être renforcé par l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, cependant de nombreux pays européens ou du moins, leurs gouvernements s’opposent à son entrée.
Les Turcs ne soutiennent pas tous un tel projet, il existe des raisons idéologiques, religieuses ou encore culturelles. Quant aux Kurdes de Turquie, le soutien est quasiment unanime, ce qui signifie que le peuple kurde considère l’Union européenne comme le seul acteur pouvant donner à la Turquie une nouvelle logique, celle qui serait basée sur le consensus.
Depuis la création de l’Etat turc, les politiques mises en œuvre on été guidées par la peur de l’ennemi de l’intérieur. Cette obsession de configurer ses politiques étatiques en fonction de cet « ennemi invisible » a donné lieu à une logique de contradictions, discréditant souvent sa raison d’être.

Comment expliquer cette logique qui doit disparaître ?

Avant et lors de la création de la République turque, les dirigeants, en particulier Mustafa Kemal, ont préféré concevoir la nation turque en se basant sur une partie de la partie de la population vivant sur le territoire actuel, nommé la Turquie. Il s’agissait de créer une nation « exclusive ».
Force est de constater que la construction de cette nation n’a pas été réalisée sur des bases solides. La situation actuelle met parfaitement en évidence ce constat. Les revendications des minorités en Turquie illustrent les carences de cette construction inachevée.

Refus de prendre en compte l’ensemble de la population pour concevoir la nation

L’idée de base était en réalité de recréer la nation turque comme à l’époque mythique et glorieuse des premiers Turcs. L’analyse de Hamit Bozarslan lors d’un séminaire à Sciences po Paris montre très bien comment la République s’est créée et comment le nationalisme qui existe en Turquie tente de la maintenir. Selon l’auteur, les nationalistes turcs considèrent que la nation turque est atteinte par la corruption (impureté) du fait même de l’existence de l’ennemi ou du traître de l’intérieur. D’ailleurs, les quotidiens turcs tels que Hürriyet ne cessent d’utiliser un champ lexical qui souligne l’existence du traître constituant une véritable menace pour la nation.
Faire partie de la nation turque est considéré comme un privilège, voire l’accès au bonheur comme en témoigne l’expression qui dit « Heureux celui qui se déclare Turc ». Cependant la réalité est toute autre. Sans tomber dans l’exagération, l’Etat turc est loin de promettre le bonheur à ses citoyens comme le montre par exemple le traitement qui leur est réservés dans les ambassades (longue file d’attente, fonctionnaires arrogants…).
La conception kémaliste de la nation « exclusive » est enseignée aux enfants dès l’éducation primaire. Ceux qui ne sont pas nés de sang turc, ils doivent renier aussitôt leur identité d’origine pour avoir le privilège et le droit d’intégrer la nation qui leur promet le bonheur. Bien entendu, cette volonté de faire partie de la nation « exclusive » est accompagnée d’une politique d’assimilation dont l’objectif est permettre aux minorités d’abandonner leurs différences pour finalement obtenir le statut de citoyen de seconde classe.

Une conception de la nation qui n’est plus pertinente
La Turquie ne peut plus raisonner dans un cadre restreint, il est temps d’avoir le courage de mettre en place des réformes dont l’objectif n’est pas de déstabiliser la Turquie ou de la détruire mais tout simplement de la consolider en achevant la construction de la nation en prenant en considération la réalité mondiale.
L’Europe a été à l’origine de la création de l’Etat-nation et elle tente aujourd’hui de trouver de nouvelles solutions susceptibles de résoudre les problèmes liés à l’affaiblissement de l’Etat-nation. Si l’Europe a su avancer et se développer, c’est parce qu’elle n’a jamais eu peur de découvrir l’inconnu. Les Européens ont toujours eu le courage de s’affirmer et de briser les tabous sur les plans politique, économique, religieux… Le progrès a un prix et il ne faut pas hésiter à le payer.
La nation turque connaît ses limites depuis longtemps, néanmoins la lutte armée initiée par le PKK dans les années 80 et l’intensification de la lutte dans les années 90 et enfin les revendications souvent pacifiques des Kurdes à travers des partis ou syndicats pro kurdes soulignent la nécessité urgente d’apporter des réponses concrètes aux attentes de la population qui ne fait pas partie de la nation de Turquie.
Le culte voué au Kémalisme doit être abandonné si la Turquie souhaite surmonter ses difficultés. Autrement, le risque de voir le pays se diviser et de déboucher sur une crise de gestion de plus en plus profonde pourrait certainement voir le jour à l’avenir.
Certes, Mustafa Kemal est le principal fondateur de la Turquie moderne, néanmoins le fait de l’élever comme la figure suprême de la nation ne fait que mettre la Turquie dans une situation de blocage. Atatürk aurait certainement préféré que les Turcs soient capables d’être innovateurs comme il l’a été à son époque.
La Turquie doit à tout prix rénover sa conception de la nation et ce ne serait pas considéré comme une trahison à la pensée kémaliste. Au contraire, ce serait rendre hommage à l’esprit kémaliste de la meilleure manière possible.

Feqîye Teyran

dimanche 24 juin 2007

Message de bienvenue

Un espace pour discuter en toute liberté.

J'ai le plaisir de mettre à votre disposition cet espace d'échange et de discussion virtuel. L'objectif de ce blog est de permettre à tout le monde de s'exprimer sur la question kurde qui a souvent été occultée pour diverses raisons. Vous avez dorénavant l'opportunité de faire part de vos commentaires sur les analyses qui seront publiées régulièrement. J'espère que tout individu désirant participer à cette initiative fera preuve de rigueur intellectuelle en vue de contribuer au développement de cet espace.
Je remercie dès à présent les personnes qui manifestent déjà leur intérêt pour cette nouvelle intiative.