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mardi 21 août 2007

News break…Flash…Une découverte extraordinaire qui va enfin soulager quatre Etats du Moyen-Orient.

Le prochain prix Nobel d’histoire (s’il existe) doit absolument être attribué à Monsieur Yusuf Halaçoğlu, le président de l’Institut de l’Histoire turque, pour ses travaux de recherche sur l’éventuelle existence des Kurdes.

La thèse de ce chercheur est un grand soulagement pour la Turquie, l’Iran, la Syrie et l’Irak. Les Kurdes ne seraient qu’un simple croisement de différentes « races » ou « religions ». Quelques exemples pour illustrer cette idée de métamorphose extraordinaire : Les Sunnites kurdes seraient en réalité des Turcomans (Turkmènes) et les Alevis kurdes des Arméniens.

Pendant que Monsieur Bernard Kouchner est encore en Irak, il devrait demander au gouvernement central de Bagdad de modifier le nom de la région kurde (Nord de l’Irak) pour qu’elle s’appelle désormais, soit « Nouveaux territoires turcs », soit « Turkoménie ». Selon les conclusions de Monsieur Halaçoğlu, un simple calcul montre que la population turcomane passerait de 500 000 à environ 35 millions. La « nouvelle nation » la plus importante sans Etat.

Les efforts de Monsieur Kouchner ne seront pas suffisants, en effet il faut immédiatement demander aux diplomates turcs de modifier aussi leur politique extérieure à l’égard de leurs frères turkmènes. Le gouvernement islamiste modéré devrait ouvrir à tout prix des négociations avec l’Iran, l’Irak et la Syrie en vue d’obtenir l’indépendance de la « Turkoménie ». Cependant, cela poserait aussi problème à la Turquie qui verrait son territoire divisé étant donné qu’il y a 20 millions de Turkmènes sur son territoire. Comment sortir de cette situation politiquement intenable ?

Cette thèse va également chambouler la politique extérieure américaine du Moyen-Orient. La situation en Irak est déjà compliquée pour les Américains. Il semblerait que l’Administration Bush va avoir de sérieux ennuis avec l’opinion publique américaine. Cette fois-ci, même le mariage de la fille de M. Bush ne sera pas suffisant pour accroître sa popularité qui, depuis quelques temps, est très faible (environ 30%). Cette découverte « académique » ou idéologique signifie que M. Bush devrait avouer au peuple américain qu’il a de nouveau menti sur les raisons de l’intervention en Irak. Les « Kurdes » qui, selon M. Bush, étaient soit disant un peuple opprimé sous le régime de Saddam Hussein n’existent pas en réalité. Mais comment expliquer cela aux Américains ? Zeyno Baran, spécialiste de la Turquie à Hudson Institute, (d’ailleurs son nom semble être d’origine sunnite kurde, c’est-à-dire turcomane) pourrait peut-être conseiller M. Bush sur l’explication de cette erreur.

Bref, si les conclusions de cette thèse sont vérifiées empiriquement, l’équilibre régional (Moyen-Orient) ou voire l’équilibre international risque d’être menacé.
Finalement, il est préférable de demander la démission du président de l’Institut de l’Histoire turque afin de ne pas mettre en péril l’équilibre mondial. Par ailleurs, cela rendrait service à la Turquie qui est déjà peu crédible concernant l’exactitude de ses recherches historiques qu’elle avance (notamment les recherches relatives au génocide arménien).

2 commentaires:

Electre xan a dit…

News break...
Flash...

Cette "découverte" est une "révolution scientifique" qui met à mal l'ancienne thèse officielle suivant laquelle le Kurde n'est qu'un "Turc des montagnes" et que le nom "kurde" vient du bruit produit par des individus marchant sur la neige: "kart-kurt, kart-kurt".
Selon les tenants de cette thèse, si ces individus avaient marché sur des verres cassés, ils auraient crié: "aïe-ouille! aïe- ouille!" et ils auraient probablement été nommés les "Aïes" et leur pays le "Ouillistan" au lieu de Kurdes et de Kurdistan!

analysekurde a dit…

Il faut reconnaître que M. Halacoglu a fait très fort en avançant une telle "thèse". Il s’agit du négationnisme primaire qui nous laisse perplexe. Le peuple turc mérite tout de même des chercheurs sérieux qu’on pourrait qualifier d’académiciens.

A l’heure actuelle, il est évident que même un paysan turc « de souche » est conscient de l’existence des Kurdes.

Les nationalistes turcs essayent tout simplement de satisfaire leur besoin nationaliste qui consiste à renier l’existence du peuple kurde, ce qui est pitoyable. Le nationalisme ne signifie pas nécessairement renier l’autre.

Bref, il n’y aura pas de paix durable entre les deux peuples tant que ces derniers ne se reconnaissent pas mutuellement. C’est la raison pour laquelle M. Halacoglu devrait laisser la place à quelqu’un qui ferait plutôt des recherches sur les liens historiques entre ces deux peuples en vue de favoriser la reconnaissance et le respect mutuels.

Feqîyê Teyran