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mercredi 24 octobre 2007

Basit sorular, Dürüst cevaplar

Herkesin bildiği gibi Türkiye Kuzey Irak’a askeri bir operasyon yapmak istiyor. Tabii böyle bir durumda çok büyük kayıplar olacak. Türkiye bir felakete sürükleniyor. Türk milleti fazlasıyla duygusal davranıyor, yani milliyetçi duygularıyla kendini tatmin etmek istiyor. Son linç olayları bu ucuz miliyetçiligin negatif sonuçlarını gözler önune sermektedir.

Artık Türkiye’de miliyetçilik bir rant haline gelmiştir. Demokrat, entelektuel ve liberal sandığımız kesim bile milliyetçi olmaya başlıyor. Burda kesinlikle milliyetçi ve vatansever amalgamını yapmamak lazım. Türkiye’de vatansever kalmamış, kalsaydı bazıları çıkıp bu duruma mudahele ederdi. Ne yazıkki, milliyetçilik hastalığı bütün Türkiye’yi sermiş. Bu hastalığın ilginç boyutu Türkiye’nin dışından gelmesidir. Ertuğrul Özkök gibi kökenleri beli olmayan ve dışardan gelip milliyetçilik hastalığını hakiki vatansever insanlara bulaştıranlar, Türkiye’yi ıraklaştırmak istiyorlar.

Bu milliyetçilik hastalığı ortandan kaldırılırsa, bu basit sorulara rahatlıkla cevaplar bulunabilir.


Kürtler Kürt mü ? Yoksa, Dağ Türkleri mi?

Bence, bu sorunun cevabı çok basit çünkü artık Kürt kelimisini eskiden bir yemek adı sanan yabancılar bile Kürtlerin dunyanın en önemli devletsiz ulus olduğunu biliyorlar.

Kürdistan diye bir coğrafiya var mı?

Evet, Kürdistan kürtlerin çoğunluk olduğu tarihi bir bölgedir. Resmiyette bu bölgenin ismi ya Güneydoğu, ya Kuzey Irak olabilir ama Kürtler için hiç bisey değismez, her zaman Kurdistan kalacak, yani Kürtlerin yeri. Eğer bir milletin varliğını kabul edersen, ister istemez ona ait olan toprağıda kabul edersin. Son günlerde, Türk siyasetcileri ve gazetecileri “Kürt-Türk çatısmasından” bahsediyorlar. Anladığıma göre artık Kürtlerin varlığı teorik olarak inkar edilmiyor. Buda demeki, Kurdistan var anlamına geliyor. Tabii, bu sonuç sadece mantıkığa dayalı basit bir uslamlama sonuçudur. Bir gerceği inkar etmek kendi mantik ile analitik kapasitesini inkar etmektir.

Türkiye’de, Iran’da, Suriye’de ve Irak’taki Kürtler tek bir ulus oluşturuyorlar mı?

Burda bir gerceğin altını çizmek lazım. Kürtlerin arasında bazı önemsiz kulturel veya lenguistik farklıklar var, buda Kurdistan’ın dört parçaya bölünmesinden kaynaklanıyor. Ama Kürtler tek bir ulustur ve Kürt ulusun varlığını gösteren karakteristikler süphesiz inkar edilemez. Alman ulus anlayışına bakarsak, Kürtler tamamen bir ulustur. Fransız ulus anlayşını göz önünde bulundurursak, Kürtler bir uluslaşma sürecinde. Yani kısacası, Kürtler modern bir ulus oluşturmakta çünkü Kürdistan’da yaşayan azınlıklarıda eşit bir statüyle kabul eden bir ulus.

Niçin Türkler Kürdistan kelimesini duyunca çıldıyorlar?

Kendilerini önemli aktörler olarak gösteren ve Türkiye’nin kaderi belirleyen bazı insanlar Kürdistan kelimesini görünce kendilerini kaybediyorlar. Kalmadık köfür ve ahlak dışı kelimer kulanıyorlar. Bu durumu anlamakta güçlük çekiyorum. Bu olağanüstü korkuyu bize birileri anlatabilir mi? Benim bildiğim kadar, Kürdistan, Kafkaslar'ın güneyi ve Orta Doğu'da, Türkiye, Irak, İran, Suriye, Ermenistan ve Azerbaycan topraklarının bir kısmını kaplayan bölgeyi tanımlamak için kullanılan bir terim. Kısacası bu bölge Kürtlere ait.
Maalesef, Kürtleri kardeşleri gibi gören Türkler Kürdistan kelimisini duyunca kan kusuyorlar. Bu mu kardeşlik anlayışları? Artık bu demagojiye son vermeleri lazım. Kardeşlik demek eşit yaşamak demektir. Eğer bizimle kardeşçe yaşamak istiyorsalar, ilk önce kardeşlik sartlarını öğrenmeleri lazım.

Belkide bügüne kadar yaşanan acılar birbirimizi anlamamaktan kaynaklanıyor. Artık basit sorulara dürüstçe cevap vermenin zamanı gelmistir.

Feqîye Teyran

jeudi 18 octobre 2007

Pour ou contre une guerre entre Kurdes et Turcs ?

D’emblée, il faut signaler qu’il ne s’agit pas du tout d’un sondage. C’est tout simplement une question d’actualité brûlante qui concerne les intentions de l’armée turque d’intervenir au Kurdistan du Sud afin « d’éliminer définitivement les guérilleros du PKK », parti séparatiste kurde.

Le parlement turc a approuvé, cette semaine, l’autorisation permettant à l’armée d’intervenir au Kurdistan du Sud pendant un an. Bien entendu, ce vote était en quelque sorte une façon de soulager les nationalistes turcs qui ne cessent de revendiquer cette fameuse intervention militaire tant attendue. Une revendication qui se faisait pressante, notamment après la mort d’une dizaine de soldats turcs dans le Sud-est de la Turquie (Kurdistan du Nord). Il faut tout de même souligner que ces soldats tués n’étaient pas tous Turcs, huit d’entre eux étaient Kurdes. Malheureusement, il s’agit, en réalité, plus d’un conflit forcé entre Kurdes qu’une guerre entre Kurdes et Turcs. En effet, l’Etat turc n’hésite pas à mettre en première ligne les soldats d’origine kurde lors des opérations militaires menées contre les guérilleros du PKK qui sont eux aussi Kurdes. Finalement, peu importe de quel côté sont les victimes car la plupart du temps, les victimes sont Kurdes.

Lorsque l’on voit le montant record récolté pour la fondation de l’armée turque en l’espace de quelques jours, on est forcément amené à penser que les Turcs sont favorables à une intervention militaire au Kurdistan du Sud. Les Turcs ne sont pas les seuls à soutenir une éventuelle opération militaire, certains Kurdes turquisés comme Yilmaz Erdoğan (quel dommage !) y sont favorables aussi afin d’être bien vus aux yeux de l’opinion publique turque.

Jusque là, on est tous d’accord que les Turcs sont pour la guerre. D’ailleurs, ces derniers temps, de nombreux artistes, qui devraient en principe s’opposer à la guerre, ont également manifesté, notamment financièrement, leur soutien à l’armée turque. Le moment est donc venu, pour les Turcs, de commencer la guerre, enfin essayer de détruire le Kurdistan du Sud. C’est un Etat fédéré kurde au Nord de l’Irak dont le développement politique et économique est jalousement observé par les Turcs qui n’ont qu’une seule obsession, c’est de l’anéantir. La volonté de mettre un terme à l’existence du PKK au Kurdistan du Sud n’est qu’une excuse pour détruire les acquis des Kurdes que les Turcs ne peuvent pas supporter.

Si la guerre se déclenche, il ne faut pas accuser les Turcs de l’avoir provoquée comme le dit si bien le rédacteur en chef, Ertuğrul ÖZKÖK, du quotidien turc, Hürriyet. Dans un de ses articles daté du 16 octobre 2007, Ertuğrul ÖZKÖK, Turc d’origine bulgare comme beaucoup de nationalistes turcs, lance un appel aux Kurdes du Sud sous forme de «conseil turc ». Voici quelques extraits traduits de l’article.



Si j’étais un kurde iraquien, je regarderais, abondamment, les films traitant du Vietnam.
En particulier, les films qui racontent les retraits américains du Vietnam. »

Je conseille aux kurdes, se trouvant de part et d’autre de la frontière, qui ont des attentes de la tension entre les Etats-Unis et la Turquie, qu’ils regardent les films traitant le Vietnam.
La Turquie est un grand Etat.
L’Iran est un grand Etat.
La Syrie est un grand Etat.
Et les Kurdes n’ont pas encore d’Etat.
La vie n’ira pas ainsi par là.
L’Amérique partira d’ici un jour et nous resterons entre nous.
Malheureusement, ceux qui tirent avantages de cette querelle, sont les quelques Kurdes, qui hier, aujourd’hui et demain, peuvent trouver refuge auprès des Américains.
Il n’est pas certain qu’ils retrouvent une Turquie généreuse, une fois qu’ils se retrouveront face aux Arabes d’Irak, à qui, ils ont tourné le dos.


Je sais très bien, que la souffrance que nous, la nation turque, éprouvons, et notre irritation resteront minimes comparées à la tragédie qu’ils vont vivre.

Il est vrai qu’il ne faut surtout pas en vouloir à nos amis turcs qui font tout pour éviter la guerre. L’article de Ertuğrul ÖZKÖK est la plus belle preuve de « conseil » que l’on puisse faire à une nation sans Etat comme il le dit.

Nous, en tant que peuple kurde, remercions tous les Turcs et particulier notre ami bulgare, Ertuğrul ÖZKÖK, de nous prévenir des conséquences qu’une éventuelle guerre pourrait engendrer. Que les choses soient claires ! Nous n’avons jamais adopté une attitude belligérante. Notre seul souhait est de vivre en toute liberté comme tous les autres peuples. Nous ne voulons plus être opprimés à cause de notre identité. Si les trois « grands Etats » (la Turquie, l’Iran et la Syrie), comme le dit Ertuğrul ÖZKÖK, continuent leurs attaques inhumaines contre nous, nous utiliserons nos droits légitimes qui constituerons le début d’un « cauchemar vietnamien » pour les partisans de la guerre et peut-être la fin de ces « grands Etats » comme cela a été le cas en Irak. Il est fondamentalement important de rappeler de nouveau que nous sommes pour une paix durable et juste, c’est-à-dire une paix permettant à tous les peuples de vivre en harmonie et libres.

Feqîyê Teyran

mardi 16 octobre 2007

Hommage à Kek Mehmed Uzun, notre romancier kurde

Après le décès de Orhan Dogan, homme politique kurde et fervent défenseur de la démocratie, Kek Mehmed Uzun a malheureusement amplifié notre peine en nous quittant aussi. Il était atteint d’un cancer qui lui a coûté la vie la semaine dernière à Diyarbakir.

Une fois de plus, les Kurdes sont condamnés à continuer à vivre dans la souffrance et la tristesse. Le deuil est quasiment ancré dans le quotidien de ce peuple. La vie, qui représente en principe la joie, n’est plus qu’un calvaire. Ce calvaire atteindra certainement le sommet si l’armée turque décide d’attaquer le Kurdistan du Sud.

Il est extrêmement difficile de décrire Kek Mehmed Uzun, un modeste homme plein de talent. C’est rare de voir des hommes talentueux kurdes, comme Kek Mehmed, qui ont passé toute leur vie à servir honorablement la cause kurde. Il s’est toujours battu pour que le peuple kurde soit reconnu par la communauté internationale. En tant qu’intellectuel kurde, il a constamment privilégié les moyens pacifiques pour résoudre la question kurde. C’était un homme qui souhaitait rassembler tous les Kurdes quel que soit leur point de vue politique. D’ailleurs, la plus belle preuve est l’appel qu’il a lancé dans son testament à tous les dirigeants politiques et intellectuels kurdes.

Kek Mehmed a marqué à jamais l’Histoire des Kurde de par son travail d’écrivain kurde. Il est le véritable fondateur de la littérature kurde moderne. Il a aussi écrit en langues suédoise et turque tout au long de son exil en Suède de 1977 à 2005. Ses romans ont été traduits dans plus de 20 langues, ce qui prouve son incroyable succès. Il nous laisse un héritage inestimable Il aurait souhaité continuer à contribuer à la littérature kurde qui a été interdite pendant des décennies pour des raisons politiques. Cette pression, notamment de la part de l’Etat turc, empêche encore la publication de nombreux ouvrages littéraires ou autres dans le seul but de priver le peuple kurde de la richesse de sa littérature. Néanmoins, Kek Mehmed a réussi à briser cette chaîne qui empêchait d’ouvrir les portes du monde littéraire kurde.

Il est évident que son décès nous rend extrêmement triste mais son sourire et sa combativité renforcent notre détermination et notre volonté d’obtenir l’indépendance du Kurdistan, c’est-à-dire une terre libre où les Kurdes ne seront plus obligés de s’exiler à cause de leur identité. Le Kurdistan ne sera plus uniquement un « lieu d’enterrement », ce sera aussi un lieu de vie et de joie.


Ez hêvîdarim
her dem Kek Mehmed Uzun
ewê di dilêmeda bimîne.
Serê malbata wî û
ê hemû Kurda saxbe.