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dimanche 20 juillet 2008

Nos partenaires Irakiens, Iraniens, Syriens et Turcs...Un amour passionnel ?

Les dirigeants, Iraniens, Syriens, Turcs et Irakiens refusent catégoriquement le souhait des Kurdes qui revendiquent leurs droits inaliénables. Ces revendications peuvent aller de la reconnaissance de l’identité kurde à l’indépendance du Kurdistan.

Aujourd’hui, seuls les Kurdes du Kurdistan-Sud (Nord de l’Irak) jouissent pleinement de leurs droits et d’une autonomie sous forme d’un Etat fédéré rattaché au gouverment central de Bagdad. Jusqu’à la chute du régime du dictateur Saddam Hussein en 2003, la situation de ces Kurdes était assez similaire à celle des Kurdes des autres parties du Kurdistan.

Bien entendu, les Kurdes sont déterminés à mener à bien leur lutte nationale afin de se réapproprier ce qui leur aurait du revenir depuis très longtemps : Le Kurdistan indépendant.

Pourquoi un Kurdistan indépendant ? Certes, beaucoup d’experts en relations internationales ou de dirigeants des grandes puissances sont peu convaincues de la nécessité d’une telle indépendance. Ils considèrent qu’il y a suffisamment d’Etats dans le monde et qu’il ne faut pas balkaniser plus.

Mais comment expliquer l’indépendance du Kosovo qui a la taille d’une ville kurde ? En effet, ce n’est pas de la balkanisation, c’est plutôt de l’atomisation des Balkans qui sont déjà assez balkanisés.

Bref, nous nous accordons pour dire que l’indépendance Kurdistan risque de chambouler l’équilibre régional au Moyen-Orient. Il faut donc faire appel à des solutions justes et durables. D’autant plus que les Irakiens, les Iraniens, les Syriens et les Turcs nous considèrent comme leur partenaire partageant le même destin. J’imagine qu’ils doivent tellement nous adorer qu’ils ne savent pas comment exprimer leur amour.

Il s’agirait peut-être d’un amour passionnel qui produit parfois des réactions incompréhensibles. La relation que nous entretenons avec les Turcs (Couple Kurdo-Turc), les Syriens (Couple kurdo-syrien), les Irakiens (Couple kurdo-irakien) et les Iraniens (couple Kurdo-irakien) ressemblent à celle des couples qui se disputent en permanence. Les couples de cette nature finissent en général par se séparer mais l’affaire n’est pas pour autant terminée. Les menaces deviennent de plus en plus virulentes et débouchent dans certains cas sur des scènes de tuerie. Le dernier exemple en date est de celui de l’homme qui a tué ses enfants et qui s’est ensuite pendu.

La séparation est perçue comme la fin d’un destin commun qui n’est pas nécessairement agréable à partager. La séparation vise donc à se créer un autre destin que l’on espère meilleur que celui en couple.

Nous, peuple kurde, constitué en quatre couples distincts, demandons officiellement quatre divorces. Le divorce kurdo-irakien est déjà en cours devant le tribunal des Etats-Unis. Nous espérons que l’administration américaine se prononcera en faveur de ce premier divorce.

L’aspect le plus intéressant de ce divorce est l’opposition de la Turquie qui craint que cela affecte aussi son couple Kurdo-turc. Elle considère le sien comme un couple inséparable lié par un amour idyllique. A en croire aux dirigeants turcs, ce serait l’amour de Roméo et Juliette. Sauf que Juliette ne maltraitait pas Roméo, n’est-ce pas Monsieur Erdogan ?

Les syriens et les Iraniens ne supportent pas non plus ce divorce. Nos partenaires nous menacent en disant : « Kurdistan ! Sois tu m’appartiens, sois je te tue par amour ».

Au vu de ce que nous avons subi et que nous subissons encore de nos jours, nous préférons la séparation (donc la mort) à leur amour hypocrite.