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mardi 16 octobre 2007

Hommage à Kek Mehmed Uzun, notre romancier kurde

Après le décès de Orhan Dogan, homme politique kurde et fervent défenseur de la démocratie, Kek Mehmed Uzun a malheureusement amplifié notre peine en nous quittant aussi. Il était atteint d’un cancer qui lui a coûté la vie la semaine dernière à Diyarbakir.

Une fois de plus, les Kurdes sont condamnés à continuer à vivre dans la souffrance et la tristesse. Le deuil est quasiment ancré dans le quotidien de ce peuple. La vie, qui représente en principe la joie, n’est plus qu’un calvaire. Ce calvaire atteindra certainement le sommet si l’armée turque décide d’attaquer le Kurdistan du Sud.

Il est extrêmement difficile de décrire Kek Mehmed Uzun, un modeste homme plein de talent. C’est rare de voir des hommes talentueux kurdes, comme Kek Mehmed, qui ont passé toute leur vie à servir honorablement la cause kurde. Il s’est toujours battu pour que le peuple kurde soit reconnu par la communauté internationale. En tant qu’intellectuel kurde, il a constamment privilégié les moyens pacifiques pour résoudre la question kurde. C’était un homme qui souhaitait rassembler tous les Kurdes quel que soit leur point de vue politique. D’ailleurs, la plus belle preuve est l’appel qu’il a lancé dans son testament à tous les dirigeants politiques et intellectuels kurdes.

Kek Mehmed a marqué à jamais l’Histoire des Kurde de par son travail d’écrivain kurde. Il est le véritable fondateur de la littérature kurde moderne. Il a aussi écrit en langues suédoise et turque tout au long de son exil en Suède de 1977 à 2005. Ses romans ont été traduits dans plus de 20 langues, ce qui prouve son incroyable succès. Il nous laisse un héritage inestimable Il aurait souhaité continuer à contribuer à la littérature kurde qui a été interdite pendant des décennies pour des raisons politiques. Cette pression, notamment de la part de l’Etat turc, empêche encore la publication de nombreux ouvrages littéraires ou autres dans le seul but de priver le peuple kurde de la richesse de sa littérature. Néanmoins, Kek Mehmed a réussi à briser cette chaîne qui empêchait d’ouvrir les portes du monde littéraire kurde.

Il est évident que son décès nous rend extrêmement triste mais son sourire et sa combativité renforcent notre détermination et notre volonté d’obtenir l’indépendance du Kurdistan, c’est-à-dire une terre libre où les Kurdes ne seront plus obligés de s’exiler à cause de leur identité. Le Kurdistan ne sera plus uniquement un « lieu d’enterrement », ce sera aussi un lieu de vie et de joie.


Ez hêvîdarim
her dem Kek Mehmed Uzun
ewê di dilêmeda bimîne.
Serê malbata wî û
ê hemû Kurda saxbe.

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