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dimanche 23 décembre 2007

"Il faut absolument anéantir le peuple kurde si l’on souhaite vivre en paix"

Les Kurdes constituent un peuple de 30 à 40 millions d’individus, un peuple qui dérange de par son importance numérique et de par sa localisation géographique.

Comment se débarrasser de ce peuple ? Il pourrait exister deux solutions.

La première solution serait d’essayer de les assimiler, c’est-à-dire leur faire oublier leur passé, leur culture et leur langue. Des expériences de telle nature ont déjà vu le jour sous différentes dénominations telles que la « turquisation, l’arabisation ou la persisation ». Cependant, les Kurdes présentent une caractéristique qui rend ces politiques d’assimilation inefficaces. Les Kurdes sont têtus, ce qui est en réalité une qualité et non pas un défaut dans un tel contexte. Finalement, la première solution pour mettre un terme à l’existence des Kurdes, qui dérangent tant le monde entier, est peu satisfaisante.

La seconde solution demeure celle qui est actuellement appliquée. On pourrait l’appeler la solution « hard ». En 1915, les Arméniens ont eu droit à une telle solution que l’on qualifie, aujourd’hui, de génocide arménien. A cette époque, les Kurdes allaient aussi connaître le même sort que leurs amis arméniens mais l’assimilation avait été préférée du fait de l’importance numérique des Kurdes. Aujourd’hui, il semblerait que les dirigeants turcs soient de plus en plus favorables à la solution « hard » pour en finir avec les Kurdes. Aujourd’hui, cette dernière consiste à faire des frappes chirurgicales en lâchant des centaines de tonnes de bombes sur le Sud du Kurdistan (Kurdistan irakien). Bien entendu, ces frappes aériennes sont tout à fait « légales » au niveau international car ce sont des frappes « très ciblées ». D’après l’Etat major turc, les seules cibles touchées sont les méchants membres du PKK. Par conséquent, il est du devoir de la communauté internationale de soutenir vivement la toute « puissante armée » turque dans sa lutte contre l’existence d’un peuple qui mettrait en péril la paix mondiale. En d’autres termes, il faut exterminer ce peuple qui a un passé trop riche et qui concentre trop de ressources naturelles sur sa zone de peuplement. Un tel peuple dérange car il souhaite obtenir son indépendance et se réapproprier ses richesses naturelles en mettant place une structure étatique embryonnaire. L’exemple de la ville de Kirkouk illustre parfaitement ce cas de figure.

Chers lecteurs, sachez que le peuple kurde est aussi constitué d’êtres humains comme les autres peuples. Il s’agit d’un peuple qui ne souhaite qu’une seule chose: pouvoir bénéficier de ces droits naturels comme tout le monde. Si vous estimez que c’est une revendication illégitime et que les Kurdes n’ont pas le droit de coexister avec les autres peuples, il faut le dire ouvertement. Ils n’ont pas besoin des bombes turques. C’est un peuple qui sait mettre fin à son existence en toute dignité, c’est-à-dire disparaître honorablement. Si ce peuple a su exister et résister aux oppressions des Etats barbares, c’est parce qu’il était convaincu que le droit à l’existence en tant que peuple était un droit fondamental pour la communauté internationale.
Le silence de l’opinion publique internationale face aux attaques turques n’est qu’une négation évidente de ce droit.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

En effet, le silence de la communauté internationale face aux attaques aériennes turques au Kurdistan irakien est tout aussi scandaleux que ces attaques. Malheureusement ces attaques ne datent pas d'hier car elles persistent depuis 1991, date d'instauration d'une zone de sécurité aérienne au nord et au sud de l'Irak pour "protéger" les communautés kurde et chiite contre Saddam Hussein à la suite de la première guerre du Golfe. Ces derniers temps, la Turquie pousse trop loin la provocation et semble davantage vouloir intimider les Kurdes plutôt qu'entamer une invasion pure et simple du Kurdistan irakien. Nul n'est dupe sur le fait que l'argument avancé par Ankara, à savoir détruire les bases du PKK, ne constitue qu'un prétexte. Cette période de l'année est primordiale pour les Kurdes d'Irak car la nouvelle constitution irakienne prévoit la mise en place d'un référendum fin décembre 2007 pour déterminer le rattachement territorial de Kirkouk, disputé par les Kurdes, les Arabes et les Turkmènes. L'ONU tente maladroitement de repousser les élections jusqu'en juin 2008 en faisant pression sur les autorités irakiennes. La plupart des spécialistes s'accordent à dire qu'une invasion turque serait peu probable mais en attendant des innocents succombent face à ces attaques. L'accord tacite du Pentagone, prévenu des intentions de la Turquie, va marquer un tournant dans les relations américano-kurdes. A cet effet, le président du Gouvernement Régional du Kurdistan, Massoud Barzani, a refusé de voir Condoleeza Rice qui s'était rendue cette semaine à Bagdad, cela dans le but de témoigner son mécontentement face à la position américaine. Malheureusement, la marge de manœuvre kurde reste faible mais ces événements présentent au moins l'avantage d'unir les Kurdes.

Anonyme a dit…

Le droit international n'est pour l'instant qu'un jeu de cirque. Chacun a l'air de faire ce qui lui plait, quand il lui plait et où il lui plait. Il n'y aucune règle. L'Homme a encore du chemin à faire pour atteindre son dessein; celui d'un monde idéal. Donc le silence internationale ne m'étonne guère. Surtout lorsqu'il s'agit de notre peuple et des plus opprimés...Le pouvoir aux puissants, c'est bien connu.

Pour ce qui concerne les bombardements, ils n'ont aucune mais vraiment aucune utilité. Ils sont complètement inefficaces. Cinq guerrilleros touchés selon l'HPG. Pas plus. Même si c'est déjà à déplorer. L'Armée savait pertinemment qu'elle n'obtiendrait rien. Mais il semblerait qu'elle veuille créer une zone tampon pour le Printemps. Ce, avec l'autorisation des autorités kurdes. Donc là encore, si il y a eu autorisation pourquoi bombarder? Pourquoi causer la mort de 5 civils, faire des blessés et nuir à leur vie quotidienne?

Je crois surtout que Barzani joue à la double face. Faire croire à la population kurde qu'il n'était pas au courant, qu'il est en quelque sorte "victime" d'un coup tordu. Peu convaincant le Monsieur car tout récemment il a expliqué qu'il n'attaquerait pas la Turquie. Donc le coup de "je refuse de voir Condoleeza Rice" n'est que pure et simple communication. On ne laisse pas un pays étranger attaquer son territoire et ces civils sans réagir. Or, il en a mis du temps le vieux pour prendre la parole.