Traduction

dimanche 27 avril 2008

La langue turque doit être absolument pratiquée si l’on ne souhaite pas que le patrimoine linguistique mondial s’appauvrisse.

Le supplément du quotidien turc Hürriyet, publié le 23 avril 2008 en Europe, s’intitule ainsi : « Il faut absolument parler turc à la maison »

Il s’agit d’un message adressé aux ressortissants turcs vivants à l’étranger. L’accent est mis sur l’importance de l’enseignement et de la pratique de la langue turque.

De nombreux professeurs et chercheurs turcs expriment dans ce supplément leur point de vue sur la question afin d’attirer l’attention des familles turques et de les sensibiliser à leur langue.

Les arguments avancés en la faveur de la langue turque sont extrêmement convaincants et prouvent à quel point cette langue est fondamentale pour les enfants turcs vivant loin de leur patrie.

Ce supplément spécialement dédié à la langue turque est riche en arguments. C’est la raison pour laquelle il serait très intéressant d’en citer quelques uns dans l’objectif de montrer le rôle fondamental de la LANGUE MATERNELLE. Ils ne se restreignent pas uniquement à la langue turque et sont aussi valables pour les autres langues. Il faut juste savoir que ceux sont bien des professeurs et chercheurs turcs, citoyens de l’Etat turc, qui donnent les arguments suivants :

Hanife Durmuş, professeur de la langue turque à l’école Heinrich-Wolgast (Alllemagne) :

« Anadilin önemi tespit edilmiştir »

« L’importance de la langue maternelle est prouvée ».

« Ayrıca, Alman ve diğer uluslardan olan çoçuklar arasında Türk kökenli öğrenci ‘bakın benim de kimliğim ve kültürüm var’ gibi kendisine daha fazla güveni oluyor ».

« Par ailleurs, l’élève d’origine turque qui est parmi les enfants allemands et originaires d’autres pays est en mesure de dire ‘regardez, j’ai aussi une identité et une culture’, ce qui renforce sa confiance en soi ».

Faisons un exercice simple qui consiste à remplacer les adjectifs « Turc » par « Kurde » et « Allemand » par « Turc ». Supposons que la scène se passe en Turquie et non en Allemagne. Nous reprenons l’argument ci-dessus en faisant l’exercice en question.

« Ayrıca, Türk ve diğer uluslardan olan çoçuklar arasında Kürt kökenli öğrenci ‘bakın benim de kimliğim ve kültürüm var’ gibi kendisine daha fazla güveni oluyor ».

« Par ailleurs, l’élève d’origine kurde parmi les enfants turcs et originaires d’autres pays est en mesure de dire ‘regardez, j’ai aussi une identité et une culture’, ce qui renforce sa confiance en soi ».

Continuons le même exercice avec d’autres arguments.

Pınar Kapan, professeur de la langue turque à l’école Heinrich-Wolgast (Alllemagne) :

« Anadil duygu ve kültürün ifasesidir »

« La langue maternelle est l’expression des sentiments et de la culture »

« Bazı kişiler
Türkçe şiir, şarkı dinliyor ama bunun ne ifade ettiğini pek bilmiyor. Işte bu çok önemli bir etkendir. Anadilini iyi bilenler duygularını kültürlerini çok daha iyi ifade ediyor ve duygunun ne anlama geldiğini anlatabiliyor. »

« Certaines personnes écoutent des poèmes et chansons en
turc mais ne comprennent pas vraiment le message délivré. Ceci est donc un facteur très important. Ceux qui maîtrisent parfaitement leur langue maternelle expriment très bien leurs sentiments et décrivent aisément leur culture. Ils savent aussi expliquer ce que les sentiments signifient »

« Bazı kişiler
Kürtçe şiir, şarkı dinliyor ama bunun ne ifade ettiğini pek bilmiyor. Işte bu çok önemli bir etkendir. Anadilini iyi bilenler duygularını kültürlerini çok daha iyi ifade ediyor ve duygunun ne anlama geldiğini anlatabiliyor. »

« Certaines personnes écoutent des poèmes et chansons en
kurde mais ne comprennent pas vraiment le message délivré. Ceci est donc un facteur très important. Ceux qui maîtrisent parfaitement leur langue maternelle expriment très bien leurs sentiments et décrivent aisément leur culture. Ils savent aussi expliquer ce que les sentiments signifient. »


Docteur Süha Işık :

« Anadilini bilen insanlar diğer lisanı da iyi öğrenirler ve çok boyutlu düşünmeyi öğrenirler »

« Les personnes qui maîtrisent leur langue maternelle apprennent très bien les autres langues et adoptent un point de vue multidimensionnel. »

Professeur şebnem Bahadir, Université Mainz Gutenberg:

« Bir kişi içinde bir çok bakiş açışını verebilmemiz gerekiyor. Bu da çok dililiği sağlamakta mümkün.»

« Nous devons pouvoir donner aux gens la capacité d’avoir plusieurs points de vue. Ceci n’est possible qu’en garantissant le multilinguisme ».

Erkan Türkoğlu, professeur à l’Université de Köln:

« Anadil olmadan başarıyı yakalamak mümkün değil.»

« Il n’est pas possible de réussir sans la langue maternelle.»

Les arguments ci-dessus sont prouvés et très bien utilisés par les professeurs et chercheurs turcs en Allemagne et dans d’autres pays en vue de préserver la langue turque. De nombreuses écoles enseignant la langue turque existent en Allemagne, ce qui est très bien si l’on se réfère aux arguments précédents.

Cependant, il y a une chose qui me gêne dans ce raisonnement. Ces mêmes arguments visant à protéger les langues ne sont pas valables en Turquie et porteraient atteinte à l’unité de la nation turque.

Je propose que ces mêmes professeurs et chercheurs aillent expliquer aux dirigeants et à la population turcs que la langue kurde est la langue maternelle des Kurdes, ce qui lui donne donc le droit d’exister et d’être enseignée comme les autres langues. Sinon, il serait préférable qu’ils arrêtent d’être hypocrites au point d’être ridicules.


PS : La traduction en français est faite par Feqîyê Teyran.